ASSOCIATION
SAUVER L'IMZAD


Rencontre organisée sous le patronage de Madame la ministre de la Culture et avec le soutien de la wilaya de Tamanrasset à l'occasion de la pose de la première pierre de Dar El-imzad.

  

 

 

2e Rencontre Internationale d’IMZAD

Tamanrasset, du 14 au 16 janvier 2010

 

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Thème : L'imzad, de la tradition à la modernité

À l'occasion de la pose de la première pierre de la Maison internationale des artistes « Dar el Imzad », la 2e rencontre internationale d'imzad a eu lieu à Tamanrasset du 14 au 16 janvier 2010 sous le thème, « L'imzad, de la tradition à la modernité ».

À l'université Hadj Moussa Akhamok, des conférenciers nationaux et internationaux ont débattu le sujet trois jours durant.
En effet, partant de quelques observations sur l'identité touarègue et des jeux d'imzad, Pr. Caroline Card Wendt touche directement à la valeur symbolique que véhicule cet instrument monocorde avec ses idéaux et ses valeurs intrinsèques qu'il détient depuis les temps ancestraux. Elle en arrive à discerner les tendances globales dans le développement des traditions que l'imzad rend plus visible et plus sensible. Elle achève sur l'importance particulière que revêt la préservation de cet instrument fondateur dont la situation en Algérie ou au Nord Est du Mali, est présentée par Dr Edda Brandes sous l'angle d'une inquiétude quant à la cause perdue pour cet instrument de musique en partant des témoignages et analyses musicales voire même d'enquêtes avec les joueuses mises en rapport avec les constats relatifs à l'imzad de Tombouctou et de Gao aboutissant aux différences régionales qui atteint les confins de la modernité touarègue, à travers les groupes Tartit, Tinariwen et Tarakeft en s'interrogeant sur les contextes d'engagement ou de disparition. Il sera question de traditions et modernités avec l'évocation de la poésie féminine au Maghreb à laquelle nous convie le Dr. Mourad Yelles (INALCO -Paris). A partir d'un ensemble de recherches et travaux publiés, la communication présentera des répertoires citadins aux spécificités propres à telle(s) ou telle(s) ville(s) ou région(s) mais se rattachant probablement à un « modèle matrice » commun à l'échelle du Maghreb. Bien que de tels phénomènes d'emprunts fonctionnels rendent l'analyse ardue en termes de taxinomie. Cette situation témoigne de la vitalité à travers le temps et l'espace de la transmission orale au Maghreb, qui s'inscrit dans le cadre plus large des « usages ordinaires du patrimoine culturel » dont nous fait part le Dr Cyril Isnart de l'Université d'Evora. En effet, ce dernier attire notre attention sur la patrimonialisation comme usage contemporain des traditions, processus ancien mais qui prend une vigueur nouvelle et plus actuelle au plan de la gestion du patrimoine sur leurs territoires respectifs, et dont l'étude des activités ordinaires permet de s'inscrire dans un présent et une modernité. Tout en écartant l'image généralement passéiste, cette approche confère une actualité particulière aux perspectives classiques sur la « tradition » que taraude l'anthropologie depuis déjà un demi siècle. Cela met l'objet anthropologique ou ethnomusicologique qu'est l'imzad à l'épreuve de la modernité, en assurant sa pérennité malgré le péril quasi imminent. C'est ce que le Pr. Pierre Augier (Paris) met en exergue, en revenant sur les colloques et congrès antérieurs qui lui avaient permis de développer l'idée d'une « dialectique de l'oral et de l'écrit ». Sa réflexion conduisait à conclure que « aucune tradition musicale ne peut survivre hors de l'oralité », et en soulignait, a fortiori, la menace qui pèse sur l'identité de ce que le Dr. Aghali Zakara de l'Inalco, appelle instrument emblème et lien congénital avec le passé qui participe à la transmission de la tradition.
Les multiples rôles et fonctions de cette dernière, transcendent les simples séances festives ou récréatives tels que les « tisiway » ou « asak » dont la notation et la traduction doivent permettre la diffusion en touareg et dans d'autres langues, en sachant que les répertoires des joueuses d'anzad (imzad) touarègues de l'Azawagh et de l'Aïr nigériens sont constitués d'un certain nombre d'airs (ou mélodies) qui possèdent un « pedigree » et un auteur lesquels susciteront chez François Borel, ethnomusicologue et conservateur Musée d'ethnographie de Neuchâtel (Suisse) des interrogations de poids aux trois niveaux du droit d'auteur et du domaine public, d'abord, de la transmission entre joueuses, ensuite, et de la terminologie d'analyse et de définition des répertoires, enfin, et ce, avec des exemples sonores.
Les divers aspects de la vie sociale ritualisés, opposant deux mondes antagonistes et complémentaires qui s'inscrivent dans des rapports complexes opposant le masculin et le féminin, la vie et la mort, sont abordés par Faïza Seddik Arkam (Dr En socio-anthropologie à Besançon), à partir d'une prétention à la conquête de l'essouf par le rite du mariage touareg en Ahaggar, en situant ce dernier entre rites traditionnels et nouvelles influences, sujet d'autant plus original qu'il correspond au mariage nomade qui a lieu dans les campements ou même dans les petits villages semi sédentaires mais dont les rites subissent des variations en milieu urbain sous l'effet d'influences culturelles diverses.

La maison de la Culture de Tamanrasset a accueillie une exposition internationale d'arts avec plus d'une vingtaine d'artistes peintres, sculpteurs et photographes qui ont animé également un atelier plein air. Cette exposition sous le thème « De la musique avant toute chose » inspiré par le poème de Verlaine :

"De la musique avant toute chose,
et pour cela préfère l'Impair
plus vague et plus soluble dans l'air,
sans rien en lui qui pèse ou qui pose."

Commissaires de l'exposition : Marga Riera et Saci Dalil

Artistes ayant participé : Aidoud Abderahmane, Antonio Gutièrrez Rodriguez, Bouchali Kamel, Boutrif Younes, Douadi Nacer, Douibi Souad, Eugénia Matilde Mugnani Ranea, Guedri Lyes, Hamouche Nouredine, Manuel Contreras, Martinez, Manuel Patricio Sedano, Manuel Prieto Perez , Maria Garcia Pretel, Ouzaghla Fatema Zohra, Pol Codina Font, Raül Carlos Capitani Blanchart, Saidani Maya, Sellal Farida, Stambouli Ahmed.

Tous ces artistes ont fait don d'une œuvre qui a été répertoriée au profit du musée de l'imzad de Dar el-Imzad.

L'Association Sauver l'imzad remercie l'ensemble de ces artistes qui se sont portés volontaires et engagés pour la préservation et la sauvegarde de ce patrimoine en voie de disparition. Sur le parvis de l'esplanade de la Maison de la Culture ont animé un atelier plein air tandis que la musique bâtait son plein avec les troupes de Tamanrasset, de Tindouf, des Aurés, de Chérifa la diva de la chanson kabyle, le groupe Atri N'assouf du Niger, Choghly de Djanet etc.

les artistes étaient à leur chevalet pour accueillir le public de Tamanrasset et ont réalisé des fresques collectives.

À Dar el-Imzad ont eu lieu les concours culturels et les concerts de musique traditionnelle animés par Chérifa, la diva de la chanson kabyle, Les Reguibet de Tindouf, Badi Lalla de Tamanrasset, les groupes d'imzad de Tamanrasset, de l'Ajjer et du Mali (Menaka) et les concerts de musique moderne animée par les groupes TARTITT, TINARIWEN, ATRI N'ASSOUF, CHOGHLY.

Après la pose de la première pierre, a eu la course de chameaux avec une centaine de participants venus de toutes parts. Le gagnant a été M. Benhadjira El-Arbi de Ouargla.

Toutes les manifestations culturelles ont été organisées sur le site de Dar El-Imzad autour des villages de tentes qui ont fait l'objet du concours Ihan Ed'kayatenid, qui veut dire la plus belle tente, d'ailleurs ce concours a été remporté par le village de Tahifet qui a présenté une tente appartenant à Eranessi Rahima Bent Akaouli qui l'a construite selon la tradition la plus stricte.

Le concours de Messas n'Imzad, la meilleure jeune joueuse d'imzad a été remporté par Hammadi Oum Keltoum de L'école de Sauver l'imzad deTintarabine. Le concours du plus beau chameau a été remporté par Kaoula Anderhamane C'est toujours à Dar El Imzad qu'ont eu lieu les concours de danse et de chants durant les trois jours, les participants ont défilé devant un jury spécialisé composé de vieux sages des différentes tribus mais aussi de connaisseurs et des scientifiques en présence d'un public chaleureux et enthousiasmé par de telles manifestations.


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