ASSOCIATION
SAUVER L'IMZAD

LE COLLOQUE INTERNATIONAL

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Farida Sellal
Farida Sellal

Discours d'ouverture du Colloque

Mesdames, Messieurs, Monsieur le Wali de Tamanrasset, Monsieur le Sénateur Hadj Moussa Akhamok, Président d'Honneur de l'ASI, Messieurs les Sénateurs, Messieurs les Députés, honorables invités, honorable assistance et chers amis,

C'est un immense privilège et un honneur de vous recevoir parmi nous à Tamanrasset. Je vous remercie au nom de tous les membres de l'Association et des sympathisants de l'imzad. L'imzad nous réunit aujourd'hui, en toute convivialité, à Tamanrasset capitale de l'Ahaggar, giron de l'histoire des Touareg et du Sahara.

C'est vrai que le Sahara, cet océan de pierres et de sable, est une immense légende qu'on ne dissipera pas de sitôt. Je ne peux donc m'empêcher, aujourd'hui de penser à celles qui allaient marquer l'histoire de la vie de la descendance targuie : Tin Hinan et Takama.

C'est aussi un hommage appuyé que nous rendons aujourd'hui aux mères fondatrices de la culture targuie ainsi qu'à la belle Dassine autour de qui a gravité la vie poétique du Hoggar.

C'est aussi la consécration de 30 ans de recherche. Non pas une recherche scientifique ou fondamentale, mais essentiellement une recherche beaucoup plus profonde… celle de moi-même ! Hier encore, une charmante journaliste de la radio locale me posait la question : « Comment vous est venue l'idée de créer une association à Tamanrasset ? Et pourquoi l'imzad ? ». Comment répondre à cette question ? On ne trouve jamais de réponse aux choses naturelles, n'est-ce pas ? Ce que je sais, ce que je sens, c'est un sentiment de bonheur, celui de retrouver quelque part… ici, les paroles d'une mère… Des paroles qui sacralisent ma mémoire, des paroles qui font palpiter mes veines pour faire vibrer mon coeur… Ce qu'il me reste de ma mère, plus vivantes que jamais, ce sont des paroles. Ces paroles qui résonnent encore, dans le silence de son absence « …ton paradis est sur la terre de ton pays… » me disait-elle…

Au fil du temps, j'ai compris le sens de ces paroles.

Que de fois, je me suis réfugiée dans mon désert.

D'El-Oued à Béchar, de Ghardaïa à In Guezzam, de Djanet à Tamanrasset que de désert, que de silence…

Et pourtant, dans le silence de son absence, dans ce désert, c'est là que j'ai retrouvé la profondeur de notre mère : Celle qui ne m'a jamais quittée !

Oui, tout au fond de ce désert, celui que chacun porte en soi Camus ne n'écrivait-il pas que : « Les déserts sont aussi le royaume de la vertu unique, celle qui existe par elle même et sans aucune autre vertu n'existe, la volonté d'être ».

Plus que ma volonté d'être… J'ai trouvé MA RAISON D'ÊTRE !

Le Clézio, disait aussi que le désert est LUMIÈRE…

C'est vrai, dans ce désert, existe des perles de lumière !

Des perles de lumière… Dans les yeux de ces vieilles femmes, dans l'air d'une stance de poème qui finit languissante dans le souffle de nos poètes et de tant d'autres qui s'éteignent à bout de souffle au cœur de ces traditions orales.

C'est dans le silence de la nuit que la complainte lumineuse de l'imzad répond à l'appel assourdissant de notre devoir de conscience, d'amour et de paix retrouvée… Plus présente que jamais.

La paix n'est-elle pas espoir et bonheur ! Le paradis est donc là !

Le paradis est donc dans notre mémoire ! En fait, c'est celle de l'humanité !

Je ne terminerai pas sans remercier notre Ministre de la Culture pour son soutien et de faire part de notre profonde gratitude à Monsieur le Wali et les autorités locales,

Je ne terminerai pas sans saluer fortement TOUS nos Sponsors qui ont porté à bout de bras ce Colloque et qui vont certainement poursuivre leur œuvre de bienfaisance afin de redonner à l'imzad et à toute la culture qui gravite autour l'ère du renouveau avec de nouvelles perspectives qui s'inscrivent dans une réelle démarche de développement durable.

Je ne manque pas de remercier également tous les organisateurs, membres actifs de l'Association, tous les amis qui ont assuré la mise en place de ce colloque, de Paris à Tamanrasset en passant par Alger, Oran et Annaba…

MERCI à TOUS et bravo pour votre travail ! Tous vos encouragements et particulièrement celui de notre défunte artiste Aïcha Haddad, sont un stimulant profond et un gage de pérennité. Aïcha Haddad, une femme artiste peintre au grand courage nous a hélas quittés, que Dieu ait son âme !

Merci, mille fois merci également à l'Unesco qui a cru à ce projet et nous a soutenu dès son lancement.

C'est pourquoi, nous lançons un appel à Madame la Ministre de la Culture et à l'Unesco de classer l'imzad en tant que patrimoine culturel mondial et de nous soutenir dans le projet DAR EL-IMZAD. C'est dans ce projet que nous allons nous engager avec foi et abnégation pour préserver et développer l'imzad !

Permettez moi, cher amis, d'inviter monsieur le Wali de Tamanrasset à bien vouloir procéder à l'ouverture officiel de ce colloque international sur l'imzad.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

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